L’apprentissage, une solution gagnante pour tous

Genève reste la lanterne rouge suisse en matière d’apprentissage, avec seulement 1,6 apprenti pour 100 emplois à plein temps, loin de la moyenne nationale. Pourtant, la formation professionnelle se révèle gagnante pour les entreprises comme pour les jeunes. Une étude vient de le confirmer. 

 

Le canton de Genève affiche le taux d’apprentissage le plus faible du pays : 1,6 apprenti pour 100 emplois à plein temps, contre 4,2 en moyenne en Suisse. Une situation qui persiste depuis plusieurs années, malgré la pénurie de main-d’œuvre qualifiée qui touche de nombreux secteurs. Pourtant, les chiffres le montrent : former des apprentis est une solution gagnante pour tous.

Les entreprises y trouvent leur compte

Plus de 70% des contrats d’apprentissage génèrent un gain pour les entreprises formatrices, selon une enquête du Secrétariat d’État à la formation, à la recherche et à l’innovation (SEFRI). Concrètement, celles-ci bénéficient des prestations productives réalisées par les apprentis, qui compensent (et souvent dépassent) les coûts de formation.

En moyenne, les entreprises suisses dégagent un bénéfice net de 4 540 francs par année d’apprentissage. Le bénéfice net dépend toutefois du type de formation professionnelle initiale.

  • Pour une AFP (2 ans), l’apport moyen atteint 9'630 francs.
  • Pour un CFC de 3 ans, il se monte à 13'940 francs.
  • Pour un CFC de 4 ans, il grimpe à 17'510 francs.

Les différences s’expliquent notamment par la capacité productive des apprentis et les exigences pédagogiques propres à chaque métier. Les résultats varient aussi selon les branches. Dans les professions fortement orientées vers la production, comme celle d’installateur·trice électricien·ne CFC, les entreprises réalisent en moyenne des gains supérieurs à ceux observés dans d’autres formations.

À l’inverse, les métiers qui demandent une formation très intensive, comme celui de polymécanicien·ne CFC, peuvent générer des coûts nets importants. Ces investissements restent néanmoins essentiels pour garantir une relève hautement qualifiée dans des domaines clés.

Un tremplin puissant pour les jeunes

Pour les jeunes, l’apprentissage n’est pas seulement une voie de formation parmi d’autres : c’est une rampe de lancement vers l’emploi et l’autonomie professionnelle. Concrète, structurée et alignée sur les besoins des entreprises, la formation professionnelle leur permet d’acquérir des compétences immédiatement valorisables sur le marché du travail.

Au-delà de la maîtrise d’un métier, l’apprentissage ouvre la porte à des emplois qualifiés, à des carrières évolutives et à une véritable progression professionnelle, notamment grâce aux nombreuses passerelles vers des études supérieures, des spécialisations ou des brevets professionnels. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 85% des titulaires d’un CFC décrochent leur premier emploi dans les trois mois suivant la fin de leur formation.

L’apprentissage constitue aussi un espace où les jeunes découvrent la réalité du monde du travail, développent des compétences transversales (autonomie, sens des responsabilités, collaboration) et construisent une première expérience professionnelle solide. Autant d’atouts qui renforcent leur confiance, leur employabilité et leur capacité à s’adapter à un marché du travail en constante évolution.