À Genève, une mobilité qui marche mieux qu’elle ne roule

Entre embouteillages persistants et essor du Léman Express, Genève cherche encore l’équilibre dans sa mobilité. La circulation reste dense, malgré la progression des transports publics et de la mobilité douce.

À Genève, la mobilité est un enjeu clé. Essentielle à l’attractivité et au dynamisme du canton, et pourtant souvent au cœur des débats, quel en est l’état des lieux actuel ?  

Au niveau national, Genève se distingue par des embouteillages particulièrement intenses. Le classement 2023 de TomTom place en effet la Cité de Calvin à la 22e position des pires villes au monde pour la circulation automobile, bien devant d’autres grandes villes suisses comme Zurich (28e), Lausanne (79e) et Bâle (138e). Il faut en moyenne 25 minutes pour parcourir 10 kilomètres en ville, avec des pics de congestion les mardis et jeudis, entre 17h et 18h, où ce même trajet peut prendre jusqu’à 31 minutes. Ce classement repose sur des données recueillies à partir de plus de 600 millions de systèmes de navigation et de smartphones dans 387 villes à travers le monde. Le canton de Genève estime, par ailleurs, à 5h30 par jour la durée moyenne des embouteillages. 

La mobilité ne se limite cependant pas à l’utilisation de la voiture. Qu’en est-il des autres modes de transport ? Selon le microrecensement mobilité et transports (MRMT) de 2021, les transports publics (bus, tram et train) représentaient 14% des déplacements quotidiens dans le canton, un chiffre influencé par la pandémie. Ce taux était en effet de 17% en 2015, mais les données récentes montrent un retour à la normale, voire une reprise. Par exemple, en 2023, les TPG ont transporté plus de 200 millions de voyageurs, un niveau équivalent à celui d’avant la pandémie, en 2019. 

En parallèle, Genève a connu des changements majeurs dans ses infrastructures de transport fin 2019 avec l’arrivée du Léman Express, l’ouverture de la ligne transfrontalière de tram 17 vers Annemasse et la réorganisation du réseau TPG autour de l’offre ferroviaire. Aujourd’hui, le Léman Express transporte 80’000 voyageurs par jour, soit une hausse de 50% de la fréquentation en quatre ans. Parmi eux, 25% sont des frontaliers, selon les chiffres de Lémanis. Quant au tram 17, il compte 9’000 passagers à son bord tous les jours.