Pas de budget pour l’Etat de Genève en 2026
Le Canton entamera 2026 sous le régime exceptionnel des douzièmes provisoires. Le rejet du budget par une large majorité du Grand Conseil intervient sur fond de déficit record et de forte pression sur les finances publiques.
C’était dans l’air depuis des semaines, c’est désormais une réalité. L’État de Genève commencera l’année 2026 sous le régime des douzièmes provisoires. Une large majorité du Grand Conseil a refusé d’entrer en matière sur le projet de budget présenté par le Conseil d’État lors de la session du 11 décembre.
Les douzièmes provisoires, c’est quoi ?
Concrètement, les douzièmes provisoires imposent à l’État de limiter chaque mois ses dépenses au douzième des charges de l’exercice précédent. Pour 2026, les finances publiques s’appuieront ainsi sur la structure du budget 2025. Le gouvernement pourra toutefois solliciter des crédits additionnels auprès de la Commission des finances. Ce régime exceptionnel n’est pas inédit, Genève y avait déjà été confrontée en 2022, 2016 et 2013.
Pourquoi un refus ?
Les arguments avancés par la majorité parlementaire restent inchangés: le déficit projeté, presque triplé en quelques mois, est jugé impossible à accepter. Il atteint désormais 767 millions de francs, en grande partie en raison d’une forte progression des charges (+379 millions).Cette hausse provient principalement des prestations sociales et de l’augmentation marquée de la contribution à la péréquation intercantonale.
Du côté des recettes, le contexte international pèse également : dès septembre, une baisse attendue de 53 millions des recettes fiscales des entreprises a été annoncée, suivie quelques semaines plus tard d’une correction supplémentaire de 155 millions. À l’inverse, l’impôt sur les particuliers progresse d’environ 70 millions par rapport à 2025.
Le Conseil d’État devra impérativement présenter un nouveau projet de budget au Grand Conseil avant le 31 mars 2026. Il a également promis de présenter un plan de redressement pluriannuel sur la base du travail d’un groupe d’experts chargés d’identifier 500 millions de francs d’économies.
Ce travail sera déterminant, car ne l’oublions pas, l’attractivité d’un canton passe aussi par des finances publiques saines. Sur ce point, Genève figure d'ailleurs en queue de classement dans l’indice UBS de compétitivité cantonale.