Les défis qui attendent Genève en 2026
Entre réformes institutionnelles, tensions internationales et grands événements sportifs, 2026 s’annonce comme une année charnière pour le canton de Genève. Tour d’horizon avec Patrick Kern et Karine Curti.
Genève s’apprête à vivre une année 2026 particulièrement dense. Parmi les thèmes centraux, la question du salaire minimum cantonal s’annonce délicate. « On devra se prononcer sur une question importante pour les jeunes : retirer ou non les jobs d’été du champ du salaire minimum cantonal », explique Patrick Kern, juriste au sein de la Fondation pour l’attractivité du canton de Genève.
Deuxième chantier : le projet de métro genevois, entré dans une phase stratégique. En résumé, «2026 sera l’année où l’on saura si le projet passe en études approfondies ou s’il reste un scénario parmi tant d’autres ».
Troisième enjeu incontournable : la présentation du budget 2026. « Le canton devrait commencer l’année sous le régime des douzièmes provisoires, ce qui reste exceptionnel », avertit Patrick Kern. Une situation qui oblige l’État à reconduire ses dépenses mois après mois. Avec un déficit dépassant 767 millions de francs, « chaque enveloppe sera scrutée », rappelle-t-il.
Un test de résilience pour la Genève internationale
La Genève internationale devra affronter un contexte sensible en 2026. « Le programme ONU 80 des Nations unies prévoit des suppressions de postes dans des fonctions administratives et techniques, dont plusieurs basées à Genève », explique Patrick Kern.
Cette restructuration pourrait affecter l’emploi local, mais aussi le rôle de Genève. « La Genève internationale va devoir démontrer sa capacité à rester un pôle stable dans un niveau de rendement mondial très instable », souligne Karine Curti, directrice de la Fondation pour l’attractivité du canton de Genève.
Les droits de douane américains, désormais réduits à 15 %, continueront également de peser sur plusieurs secteurs exportateurs du canton. Karine Curti rappelle que la situation n’est pas revenue à la normale, et qu’elle « demeure loin de ce qu’elle était avant avril 2025. »
Imposition individuelle
La votation fédérale sur l’imposition individuelle constitue une autre inconnue pour 2026. Elle supprimerait l’imposition par ménage pour taxer chaque personne séparément. Si la réforme passe, il faudrait adapter entièrement le barème, recalculer les effets financiers et revoir les recettes communales et cantonales, détaille la directrice de la Flag, qui évoque « un travail d’ajustement dans des délais très serrés ».
Sport, évènementiel et… chantiers
2026 sera aussi ponctuée d’événements sportifs de grande envergure. Le Tour de France féminin s’arrêtera pour la première fois à Genève. « C’est une étape très exposée médiatiquement, avec un impact touristique important », note Patrick Kern.
Le salon horloger Watches & Wonders reviendra en avril, tandis que la Coupe du monde de football fera vibrer le pays, « peut-être même avec plusieurs joueurs genevois dans l’équipe de la Nati», glisse Patrick Kern.
Mais au-delà des projecteurs, les défis du quotidien resteront nombreux : chantiers d’infrastructures, mobilité, planification urbaine. « On devra jongler entre réformes institutionnelles, pression internationale et visibilité sportive », résume Karine Curti.