Retour sur 2025, une année charnière pour Genève
Entre grands rendez-vous sportifs, secousses géopolitiques et enjeux budgétaires, Genève a traversé une année particulièrement dense. Karine Curti et Patrick Kern reviennent sur les moments forts et esquissent les priorités de l’année à venir.
Entre exploits sportifs, turbulences politiques et incertitudes économiques, l’année 2025 aura mis Genève à l’épreuve. À l’heure du bilan, Karine Curti, directrice de la Fondation pour l’attractivité du canton de Genève, et Patrick Kern, juriste, reviennent sur les faits marquant de l’année et dessinent les priorités de l’année à venir.
Succès sportifs
Sur le plan sportif, 2025 restera comme une année remarquable. « L’année a été riche en événements qui ont contribué à la visibilité et à l’image de Genève », se réjouit Patrick Kern.
Les cinq matchs de l’Euro féminin ont fédéré quelque 120’000 spectateurs, témoignant d’un véritable engouement du public et positionnant Genève comme une ville capable d’accueillir de grandes compétitions internationales.
Autre temps fort : la première étape genevoise du SailGP. L’équipe suisse menée par le Genevois Sébastien Schneiter y a décroché un podium, une occasion pour la population de découvrir la voile de compétition, un sport spectaculaire et innovant.
Pour couronner l’année, le Geneva Open a célébré ses dix ans avec la victoire historique de Novak Djokovic, qui y a décroché son 100ᵉ titre ATP. Un événement qui a une nouvelle fois placé Genève sous les projecteurs du sport mondial.
Secousses géopolitiques
L’année a également été marquée par un contexte géopolitique tendu. « Genève a été secouée par le gel des contributions américaines aux organisations internationales », rappelle Karine Curti. Une mesure lourde de conséquences pour l’écosystème onusien et le tissu économique local.
L’autre choc est venu des droits de douane de 39 % imposés par l’administration Trump.. « Cela rappelle à quel point Genève est très ouverte mais aussi très dépendante de la géopolitique mondiale », souligne-t-elle.
Sur le plan cantonal, l’année a également été rythmée par une série de votations touchant entre autres à la fiscalité communale et au développement du solaire. Patrick Kern rappelle également l’élection complémentaire au Conseil d’État, venue « pimenter » un calendrier politique déjà dense. Nicolas Walder a succédé à Antonio Hodgers.
2026 : cap sur l’attractivité
À l’heure de préparer l’exercice à venir, les discussions budgétaires occupent une place centrale. « Dans l’idéal, on souhaiterait terminer l’année 2025 avec un budget pour 2026 », ironise Patrick Kern. Le canton risque en effet de commencer l'année 2026 sous le régime des douzièmes provisoires, un système qui oblige l'Etat à calquer ses dépenses mensuelles sur celles de l'exercice précédent. Un contexte budgétaire d’autant plus sensible que le canton prévoit un lourd déficit de 767 millions de francs pour l’an prochain, dans un contexte de charges en nette augmentation, et qu’un plan d’économie est attendu au printemps.
Pour Karine Curti, l’enjeu principal pour 2026 reste l’attractivité du canton. Les tensions récentes autour des droits de douane et de la Genève internationale rappellent la nécessité d’un cadre stable et compétitif. « Nos vœux sont simples : une mobilité qui avance enfin, une sécurité renforcée, et une fiscalité plus compétitive et harmonisée pour attirer l’investissement. Avec un objectif clair : garder Genève attractive pour les talents, les entreprises et l’innovation ».