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La lente érosion du pouvoir d’achat de la classe moyenne

Pouvoir d’achat à Genève : Loyers, primes d’assurance maladie, crèche, parascolaire, denrées alimentaires...  les charges qui pèsent sur les ménages genevois ne cessent de s’alourdir. Face à cette pression croissante, une baisse de la fiscalité apparaît comme un outil simple et rapide pour soulager une classe moyenne en difficulté. Analyse.  

 

Le pouvoir d’achat est devenu un enjeu central pour les Genevois. Face à la hausse généralisée des prix, la capacité des ménages à maintenir leur niveau de vie s’est nettement réduite dans le canton. Ce phénomène a pris une telle ampleur qu’il figurait parmi les préoccupations majeures de la population lors des élections cantonales de 2023, selon un sondage de la Tribune de Genève. 

Et pour cause : de plus en plus de ménages peinent à boucler leurs fins de mois. La montée continue des prix pèse lourdement sur les budgets, rendant l’équilibre financier des foyers toujours plus difficile. Dernier exemple en date, la nouvelle grille tarifaire du parascolaire qui entraînera des augmentations, sans distinction de revenus, dès la rentrée prochaine. 

Une classe moyenne sous pression 

Cette inflation touche particulièrement la classe moyenne, qui travaille, contribue aux recettes fiscales, mais n’a pas le droit (ou très peu) aux aides étatiques, notamment en matière de logements ou d’assurance maladie. En 2018, selon l’Office cantonal de la statistique (Ocstat), la classe moyenne genevoise se composait de personnes gagnant un  
revenu brut annuel compris entre 48’829 et 104’634 francs pour une personne seule, et entre 102’540 et 219’732 francs pour un couple avec deux enfants. Cependant, l’instauration du salaire minimum en 2020 a sans doute augmenté ces seuils. En 2022, en se concentrant sur les actifs salariés, la classe moyenne genevoise se définissait par un revenu annuel brut allant de 63’912 à 136’956 francs, avec un salaire médian situé à 91’308 francs pour une personne seule. 

Malgré des revenus apparemment confortables, notamment en comparaison nationale, les ménages genevois voient leur budget rapidement absorbé par des charges incompressibles, comme le logement ou les assurances maladie, qui sont particulièrement élevées à Genève. 

Selon une étude du Centre d’information et de formation immobilières (CIFI) réalisée pour le Blick en 2023, louer un appartement de 100 m2 disponible dans le canton de Genève coûtait en moyenne 3’433 francs. À titre de comparaison, la même surface revenait à 3’167 francs à Zoug, et même dans le canton de Zurich, pourtant réputé pour être cher, le loyer moyen était plus bas, à 2’817 francs pour 100 m2. 

La pression sur le budget des ménages genevois ne se limite pas aux loyers. Les coûts de la santé alourdissent également le budget de la classe moyenne. En 2025, la prime moyenne d’assurance maladie à Genève augmentera ainsi de 6,5%, atteignant 477,50 francs par mois, un record national. Pour les adultes, elle se montera à 572 francs (+6%), tandis que celle des enfants s’envolera de 7%. En d’autres termes, les familles seront les plus touchées 
par cette nouvelle augmentation. Cette hausse s’ajoute par ailleurs à celle de 2024, où les primes avaient déjà grimpé, en moyenne, de 44,60 francs pour un adulte et de 110,40 francs pour un couple avec deux enfants.