Genève veut passer à la vitesse supérieure dans l’innovation
Les start-up genevoises ont levé plus de 250 millions de francs en 2024, un record alors que les levées de fonds reculaient ailleurs en Suisse. Comment transformer cet élan en un véritable écosystème d’innovation compétitif ?
Dans ce premier épisode de 2025 du podcast Genève Attractive, Antonio Gambardella, directeur de la Fongit, et Youness Yaghcha, fondateur de l’incubateur LIME, analysent les leviers à activer pour faire grandir la scène entrepreneuriale locale.
« La Fongit a créé un fonds d’innovation inspiré du modèle vaudois, qui fonctionne avec succès depuis des années. Mais notre budget est cinq fois inférieur à celui du canton de Vaud. Pour rattraper notre retard, il faut d’abord renforcer le financement d’amorçage. Il faut densifier les projets en quantité pour atteindre une masse critique, condition nécessaire à l’émergence de la qualité », explique Antonio Gambardella.
Pour Youness Yaghcha, un changement culturel est tout aussi crucial : « Ce qui me semble regrettable, c’est que l’innovation en Suisse gravite beaucoup autour de l’EPFL, de l’ETHZ ou de Saint-Gall. Ce qui manque, c’est une ouverture à des entrepreneurs hors cadre académique, capables de développer des innovations tout aussi prometteuses. »
L’entrepreneuriat, la culture du risque et la formation figurent aussi au cœur du débat. « Ici, il n’y a pas de culture de l’échec, mais pire encore, il n’y a pas de culture du succès. Il y a un vrai travail à mener sur l’éducation et la formation, notamment à l’entrepreneuriat, dès l’école et à l’université », ajoute Antonio Gambardella.
Entre financement, formation et mentalités, Genève avance, mais doit encore structurer son écosystème pour espérer faire émerger les licornes de demain.