Dans le podcast Success Story, Carole Hübscher, quatrième génération à la tête de Caran d’Ache, raconte comment elle allie héritage et modernité.
Comment une maison genevoise centenaire continue d’inspirer artistes et entrepreneurs aux quatre coins du monde ?
Carole Hübscher, à la tête de la 4ᵉ génération de Caran d’Ache, la mythique maison suisse d’instruments d’écriture, relève un défi de taille : préserver l’héritage tout en innovant, et rester compétitive face à la concurrence mondiale. Comme elle le résume : « Il faut se battre pour que Genève reste compétitive.»
Reprendre la direction de Caran d’Ache après plusieurs générations n’allait pas de soi. La transition s’est faite naturellement, sans contrainte, mais avec la conscience du poids de l’histoire et de la responsabilité à transmettre. En arrivant à la présidence, Carole Hübscher a voulu faire évoluer la maison dans la continuité, tout en ouvrant davantage ses portes. « En arrivant à la tête de l'entreprise, je me suis dit : on a trop de belles histoires à raconter. Les consommateurs veulent comprendre ce qu’ils achètent, il faut leur ouvrir la porte. »
Cette ouverture s’est traduite par un dialogue renforcé avec ceux qui font vivre la marque : les collaborateurs, les clients, mais aussi les artistes et designers qui ont souhaité créer à ses côtés. « Ce qui m’a marqué, c’est cette communauté qui grandit. Même des artistes reconnus nous ont appelés pour collaborer, et ces projets ont élargi notre univers. »
« Une de mes plus grandes fiertés, c’est d’avoir maintenu le 100 % suisse »
100% suisse
Pour Carole Hübscher, préserver une production locale reste un choix fort, guidé autant par la conviction que par la fidélité à un savoir-faire transmis depuis plus d’un siècle.
« Une de mes plus grandes fiertés, c’est d’avoir maintenu le 100 % suisse. Ce n’est jamais simple, ça ne l’est toujours pas aujourd’hui. Mais c’est un choix auquel je tiens profondément. »
Entreprendre à Genève : défis et convictions
Être entrepreneure à Genève, c’est aussi affronter une réalité économique exigeante. Fiscalité, attractivité, mobilité : les sujets ne manquent pas. Carole Hübscher plaide pour un environnement plus favorable à l’innovation et à l’industrie locale. « La fiscalité à Genève est lourde, surtout pour les entrepreneurs. On oublie que dans les entreprises familiales, on réinvestit sans cesse dans l’outil de production. »
Attachée à son territoire, elle défend une Genève qui reste ouverte, compétitive et capable d’attirer les talents. « Je suis née à Genève, j’aime ce canton. Et je veux le rendre attractif. On a tous les atouts, mais la concurrence est mondiale. Alors il faut se battre pour que Genève reste compétitif. »
Une vision pour 2050
Face au numérique, Carole Hübscher reste confiante : le crayon a encore de beaux jours devant lui. « L’avenir du crayon ? Pour moi il ne fait aucun doute. Le geste, ce lien entre la tête et la main, existera toujours. Et c’est aussi une façon de prendre du temps pour soi.»
Pour 2025 et au-delà, elle veut continuer à innover, à explorer de nouveaux matériaux, à soutenir la créativité tout en restant fidèle à l’esprit d’origine. « Cette année 2025 est un vrai défi. Dans un monde instable, il faut être agile, décider vite, innover. Et les entreprises familiales ont un atout : elles voient loin. »
Au programme de cet épisode :
- Transmission familiale : reprendre le flambeau d’une maison centenaire sans pression imposée
- Innovation et digitalisation : du e-commerce aux co-brandings avec des artistes internationaux
- Swiss Made : pourquoi Caran d’Ache mise tout sur l’excellence suisse/genevoise face à la concurrence mondiale
- Entreprendre à Genève : fiscalité, attractivité et enjeux de la nouvelle manufacture
- Vision 2050 : une Genève durable et attractive pour les talents et les entreprises
🎧 L’entretien complet est disponible sur Spotify, Apple Podcast et YouTube.
Les chiffres clés
Année de fondation : 1915
Nombre d’employés : 310
Siège social : Thônex
