Gian Cla Pinösch - Success Story: Trip Trap, de Genève au sommet mondial des escape games

Success Story: Trip Trap, de Genève au sommet mondial des escape games

Née d’un pari entre amis, l’entreprise Trip Trap s’est imposée comme une référence mondiale du divertissement immersif. En dix ans, la PME genevoise a grandi sans investisseurs, portée par la passion, la qualité et une bonne dose d’audace.

Dix ans déjà. En 2015, quelques amis passionnés de jeux d’énigmes décident de transformer un hobby en véritable aventure entrepreneuriale. Le concept est simple : créer des expériences d’escape game d’un niveau de qualité inédit à Genève. Dix ans plus tard, Trip Trap figure parmi les trente meilleures enseignes du monde, emploie une cinquantaine de personnes et reste 100 % autofinancée.

« On fête nos dix ans, ce qui n’est pas rien pour une boîte lancée entre amis en 2015, un peu sur un coup de tête. Aujourd’hui, on n’est plus une start-up : on est une entreprise avec une cinquantaine d’employés », raconte Gian Cla Pinösch, cofondateur de Trip Trap, invité du podcast Success Story.

«En entrepreneuriat, il y a une part d’inconscience. Et quelques nuits sans sommeil»

Avant de se lancer, Gian Cla Pinösch travaillait dans le secteur des parfums. Mais l’envie de créer, de donner vie à des émotions, était plus forte que la sécurité d’un poste confortable. « Mes proches ont vite compris que j’allais me lancer. Ce n’était pas un saut dans le vide, l’entreprise existait déjà et était en croissance. Mais comme souvent en entrepreneuriat, il y a une part d’inconscience. Et quelques nuits sans sommeil », confie-t-il en riant.

Ce souci du détail et de l’émotion reste au cœur de la démarche de Trip Trap. « J’ai toujours travaillé autour de produits à forte valeur émotionnelle. Avant dans les parfums, maintenant avec Trip Trap. Ce qui nous motive, au fond, c’est le sourire des gens à la sortie. Rien ne vaut ça. »

L’art de faire rêver… depuis Genève

Concevoir une salle de jeu peut aujourd’hui prendre plus d’une année. « Notre première salle en 2015, on l’a conçue en trois ou quatre mois. La dernière nous a pris une année. Les attentes ont évolué, les nôtres comme celles du public. L’escape game de 2025 n’a plus rien à voir avec celui d’il y a dix ans », explique Gian Cla Pinösch.

L’entreprise s’est construite sans levée de fonds, un choix assumé. « On est 100 % autofinancés, et on en est fiers. Pas parce qu’on est contre les levées de fonds, mais parce qu’on a choisi de réinvestir ce qu’on gagne. Pour nous, c’est une manière saine de faire. »

À Genève, la route n’a pourtant rien d’un long fleuve tranquille. Loyers élevés, manque de locaux, fiscalité contraignante… Les obstacles ne manquent pas. « Les escape games les plus dingues, c’est dans les villes où les loyers et la main-d’œuvre coûtent moins cher, comme Athènes ou Barcelone. Mais à Londres, ce n’est pas les escape qui nous inspirent, c’est tout le reste : théâtre, musique, événementiel immersif… c’est là que ça se passe. »

Malgré les contraintes, Trip Trap trace sa voie avec un état d’esprit unique. « Notre mentalité, c’est un peu punk corporate. Faire les choses bien, pro, payer les charges, la TVA, tout. Mais garder l’audace. Quand on hésite, on essaie. On tente. On verra bien. C’est ce qui manque parfois ici à Genève. »

Cette audace, alliée à une exigence constante, explique sans doute le succès de la marque. « Depuis le début, on est convaincus que sans qualité, ça ne marche pas. On peut débattre de plein de trucs entre associés, mais là-dessus, jamais le moindre doute : faire rêver les gens, c’est notre priorité. »

Aujourd’hui, Trip Trap ne se contente plus d’enfermer ses joueurs : elle les transporte. L’entreprise prépare de nouveaux projets, entre bars immersifs et expériences mobiles, pour continuer à surprendre. Dix ans après son lancement, la petite boîte née d’une idée un peu folle est devenue une référence mondiale, sans jamais renoncer à son esprit artisanal et à son ancrage genevois.