Les Genevois, champions du scrutin!

Le 9 février prochain, les Suisses se rendront aux urnes pour se prononcer sur l’initiative populaire « Pour la responsabilité environnementale », une votation fédérale d’envergure. À Genève, toutefois, aucune votation cantonale ne figure au programme, une situation inédite depuis près de trois ans.

La dernière fois que les Genevois n’avaient eu à voter que sur des objets fédéraux remonte au 25 septembre 2022, lors de la réforme de l’AVS (AVS 21), qui avait notamment repoussé l’âge de la retraite des femmes à 65 ans.

Cette pause dans le rythme électoral est d’autant plus remarquable que Genève détient un véritable record en matière de scrutins : depuis l’an 2000, les électeurs du canton se sont prononcés sur plus de 200 objets cantonaux. Un signe fort de la vitalité démocratique locale.

Une longue tradition de participation

Le goût des Suisses pour les urnes s’inscrit dans une histoire démocratique bien ancrée. Le suffrage universel masculin a été instauré en 1848, et l’une des premières votations nationales portait sur... la consommation d’eau-de-vie de pommes de terre, en 1887 !

Il faudra toutefois attendre 1971 pour que les femmes puissent, à leur tour, participer à la vie politique. À Genève, ce droit a été accordé dès 1960, après cinq tentatives infructueuses entre 1921 et cette date. Par la suite, le vote dès 18 ans a été introduit en 1991, et le vote par correspondance en 1994.

Trop de votations ?

Si cette fréquence élevée de votations illustre la vigueur de la démocratie directe, certains s’interrogent : voter aussi souvent est-ce une chance ou un risque de lassitude citoyenne ?