Genève publie le bilan de sa place financière

La Fondation Genève Place Financière a présenté fin octobre son enquête conjoncturelle annuelle sur le secteur financier genevois. Son directeur Edouard Cuendet aborde les défis à venir, les relations avec l’UE et les impacts de l’initiative «Pour l’avenir» pour l’attractivité de la Suisse.

Edouard Cuendet, directeur de la Fondation Genève Place Financière détaille les enjeux économiques et politiques du moment et à venir.

Comment s'annonce l'année 2025 pour la place financière genevoise ?

Malgré un contexte géopolitique international très chahuté, les perspectives pour l'année 2025 des établissements bancaires et financiers genevois sont positives et stables. 

En terme d'emplois, quel est le poids du secteur financier à Genève ? 

Le secteur financier emploie 38000 collaboratrices et collaborateurs très bien formés, à très haute valeur ajoutée, ce qui fait toute la force de la place financière. Le secteur bancaire et financier représente près de 13% du produit intérieur brut cantonal, ce qui en fait un secteur vital pour l'économie genevoise.

Ce chiffre a-t-il progressé ou reculé ces dernières années ?

Le chiffre de l'emploi est extrêmement stable, ce qui est en cette période très agitée un très bon signal pour la prospérité du canton de Genève. Certains emplois bancaires ont diminué, mais ont été absorbés par d'autres intermédiaires financiers, par un système de «vases communicants». 

Est-ce que les relations avec l'Union européenne sont un enjeu important pour la place financière genevoise?

Les relations avec l'Union européenne sont absolument vitales pour la place financière genevoise. L'Union européenne est effectivement un de nos principaux marchés. C'est pourquoi nous soutenons fermement les bilatérales III: elles garantissent la stabilité de nos relations avec l'Union européenne, un meilleur accès au marché à l'avenir et l'accès aux meilleurs talents. 

Vous dites que l'initiative «Pour l'avenir» menace l'attractivité de la Suisse. Pourquoi ? 

Cette initiative, qui vise à introduire un impôt sur les successions de 50% à partir des patrimoines de 50 millions de francs, est un risque considérable pour les contribuables suisses concernés. Ils quitteraient la Suisse, c'est une évidence. Cela représenterait une perte nette pour les finances suisses et nuirait à l'attractivité de notre pays. Nous combattons énergiquement cette initiative.

Quelles sont les perspectives du secteur à Genève pour 2026 ? 

D'après notre enquête conjoncturelle, les personnes sondées sont plutôt positives pour l'année 2026, avec une stabilité des résultats, une stabilité de l'emploi et je pense qu'en cette période particulièrement chahutée, c'est un très bon signal pour Genève et sa compétitivité au niveau international.