Conférence débat: l'attractivité du bassin lémanique

Le bassin lémanique face au défi de la compétitivité

Innovation, formation et coopération : la troisième édition du Dialogue politique et économique du Conseil du Léman a exploré les leviers pour renforcer la compétitivité du bassin lémanique. 

La troisième édition du Dialogue politique et économique du Conseil du Léman s’est tenue au CERN, un lieu symbolique pour réfléchir à l’attractivité du bassin lémanique. 

Si les deux rives du Léman présentent des structures différentes, elles partagent certains défis communs : la formation, la pénurie de main-d’œuvre qualifiée et la nécessité d’adapter sans cesse leurs modèles aux nouvelles règles du jeu économique. 

«Il nous faut un développement interactif et coopératif afin de répondre à l’évolution des métiers et accompagner l’évolution économique», a rappelé Frédéric Borloz, Conseiller d’État vaudois. 

Même son de cloche pour Martial Saddier, président du Département de la Haute-Savoie, qui souligne que «les entreprises exploitent encore trop peu le savoir-faire et les technologies présentes de part et d’autre de la frontière». 

MEM et sciences de la vie 

Les secteurs MEM (machines, microtechniques, électronique) et Sciences de la Vie illustrent parfaitement le potentiel transfrontalier du bassin lémanique. Ces filières, à la croisée de la recherche, de la technologie et de la production, drainent l’innovation et diffusent ses effets au-delà de leurs frontières. 

Les données présentées lors de la rencontre soulignent plusieurs complémentarités clés :  

-Un savoir-faire industriel reconnu, notamment dans la filière du décolletage en Haute-Savoie, essentiel aux besoins de précision de l’industrie lémanique.  

-Des pôles d’innovation et de recherche performants, comme BioPôlr Genève, la Health Valley ou Polysaccharid Valley, qui structurent un réseau transfrontalier d’excellence.  

-Une main-d’œuvre hautement qualifiée et des établissements de formation qui soutiennent la montée en compétences des entreprises locales.  

En soutenant l’innovation dans ces secteurs, c’est tout un écosystème régional qui en bénéficie : les start-up trouvent des débouchés industriels, les entreprises établies accèdent à de nouvelles technologies, et les territoires gagnent en attractivité et en résilience face à la concurrence internationale.  

Former et attirer les talents 

La formation est également apparue durant les tables rondes comme un levier essentiel pour attirer et retenir les talents. La question n’est plus seulement de former des jeunes diplômés, mais aussi de développer des compétences ciblées sur le terrain. 

«Il faut développer davantage de micro-certifications sur le terrain et mieux exploiter la formation duale», insiste Céline Weber, conseillère nationale vaudoise. 

Pour Karine Curti, directrice de la Flag, la revalorisation de la formation duale et des métiers industriels et techniques, ainsi que la création de passerelles entre la Suisse et la France voisine s’avèrent essentielles pour répondre à la pénurie de main-d’œuvre. 

Cette dynamique implique aussi de rendre la formation plus visible et plus accessible, et d’anticiper les besoins futurs des entreprises en compétences techniques et numériques. 

Coopération, cartographie et simplification 

Pour mieux exploiter le potentiel du bassin lémanique, plusieurs solutions ont été évoquées dans l’assistance, suite aux tables rondes :  

-Créer une cartographie dynamique du tissu économique, afin d’identifier partenaires, opportunités et entreprises à reprendre. 

-Renforcer les passerelles de formation et développer des programmes communs franco-suisses. 

-Assouplir les démarches administratives pour encourager l’entrepreneuriat. 

-Valoriser la formation et les compétences locales pour renforcer l’attractivité 

L’innovation, la formation et la coopération apparaissent comme les trois piliers du territoire transfrontalier. Le défi est désormais de transformer ces idées en actions concrètes et coordonnées, pour faire du dialogue franco-suisse un moteur durable de croissance. Comme le rappelle Mario Marchesini de la CCIG, «le bassin lémanique constitue un des potentiels économiques les plus forts d’Europe».