À Genève, une circulation qui ralentit l’économie
Les embouteillages atteignent des niveaux record en Suisse, avec plus de 48'000 heures de blocage sur les routes nationales en 2024. À Genève, cette congestion chronique pèse lourd sur l’économie, entraînant jusqu’à 50 millions de francs de pertes par an.
Les embouteillages en Suisse ont atteint un niveau sans précédent l’année dernière. Les véhicules sont restés bloqués sur les routes nationales pendant 48’807 heures, équivalant à cinq ans et demi d’attente. Ce temps passé à l’arrêt a augmenté de 22,4% par rapport à 2022, et de plus de 100% par rapport à 2016.
Ces bouchons ne se limitent pas à une simple gêne pour les automobilistes. Ils entraînent également des répercussions considérables sur l’économie. D’après l’Union professionnelle suisse de l’automobile (UPSA), ces pertes de temps se traduisent par un coût estimé à 1,2 milliard de francs. À Genève, où l’on enregistre en moyenne 5h30 de bouchons par jour (soit plus de 2000 heures par an), les pertes économiques liées à cette congestion pourraient s’élever à environ 50 millions de francs.
Ces pertes sont d’autant plus significatives que les transports professionnels, indispensables à l’activité économique, subissent de sérieux ralentissements. Selon une étude du fabricant GPS TomTom, un Genevois conduisant 20 km par jour perd dans les embouteillages jusqu’à 182 heures par an, soit près de huit jours. Les PME et TPE genevoises sont directement affectées par ces retards, qui perturbent les livraisons et l’exécution des services, entraînant des surcoûts qui rejaillissent sur leur rentabilité et compétitivité.
Mais où ces véhicules utilitaires se retrouvent-ils bloqués ? Certains axes sont particulièrement congestionnés, surtout en centre-ville. Le pont de la Coulouvrenière, par exemple, accueille 23’272 véhicules par jour et est fréquemment saturé. Le pont du Mont-Blanc, quant à lui, voit passer près de 60’000 véhicules quotidiennement, avec un taux de congestion dépassant 50% aux heures de pointe. De plus, les abords de la gare Cornavin, qui voient transiter près de 170’000 personnes et 270 véhicules des TPG chaque jour, constituent également un point névralgique de saturation, selon l’Office cantonal des transports (OCT).